mercredi 14 décembre 2011

Réflexion sur l'issue de la conférence de Durban

Une journée et deux nuits supplémentaires auront été nécessaires pour mettre d'accord les 195 pays participants à la 17ème conférence de l'ONU sur le climat. Ils sont parvenus à adopter une feuille de route qui doit les conduire à un accord global à l'horizon 2015.

Alors qu'un consensus se dégage indiscutablement sur la nécessité d'agir contre le réchauffement, les difficultés à parvenir à un accord sur la question climatique traduisent la méfiance des Etats, vis à vis de contraintes chiffrées qui les lieraient trop fortement.

Les avancées de la conférence de Durban ne sont pas à la hauteur des attentes notamment européennes, mais quelques décisions nécessaires ont tout de même été entérinées.
L'élément le plus important étant l'accord trouvé pour le prolongement du protocole de Kyoto, dont la première phase arrivera à échance en 2012. 

Les Etats se sont mis d'accord pour travailler à l'élaboration d'un nouveau dispositif qui prendra le relais, en 2020, du protocole de Kyoto de 1997. Il devrait d'agir d'un accord global dans lequel l'ensemble des pays y compris émergents seraient impliqués. Ainsi les 37 pays signataires du protocole de Kyoto ne seront plus seuls à faire des efforts, ce qui est essentiel.

La lutte contre le réchauffement climatique ne peut dépendre de la réduction d'émission des gazs à effet de serre des seuls pays les plus industrialisés au monde, engagés dans le protocole de Kyoto. Ce système a beau être remarquable, il est clair que l'on n'en tirera pas les bénéfices escomptés tant que les américains notamment, ne seront pas impliqués. C'est pourquoi il faut aller vers un nouvel accord, il faut des efforts combinés pour parvenir à des résultats probants. La détermination française et européenne est à ce titre saluable. Les participants se sont cependant gardé de préciser la nature juridique de ce futur système, comme pour préserver un compromis fragile.

Les Etats ont également lancé le « Fonds vert » initié à Cancun en 2010, pour aider les pays en développement à faire face aux effets du changement climatique.
En revanche les engagements pris par les Etats pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre n'ont pas été revalorisés, alors qu'ils sont actuellement insuffisants pour limiter le réchauffement climatique à +2°C.

Certes le défi environnemental implique des efforts volontaristes des Etats et créer des contraintes, mais il faut parvenir à transformer ces contraintes en atouts. L'écologie, l'environnement se jouent aussi au niveau économique et au niveau local. Les perspectives économiques qu'ils permettent de doivent pas être négligées. De même que la situation de crise que nous connaissons ne doit pas servir d'excuse à un relâchement des efforts.

La Ministre de l'Ecologie française a rappelé à Durban son implication pour l'Initiative climat Paris Nairobi qui répond à l'idée de la France d'intervenir sur la question énergétique en Afrique. Cette Initiative a été lancé en avril 2011 notamment portée par Serge Lepeltier, Ambassadeur français chargé des négociations sur le changement climatique. Elle vise a faciliter l'accès en Afrique aux énergies renouvelables et accompagner la transition des pays africains vers une économie pauvre en carbone. C'est une initiative très intéressante qui se fonde sur du gagnant gagnant pour tous les acteurs qui s'y engageront.

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