Mon discours en cloture de la 6ème Journée Nationale des Gens du voyage

C’est avec plaisir que je clôture une nouvelle fois la Journée Nationale des Gens du Voyage. Une 6ème édition particulièrement riche et novatrice à plusieurs égards.

Je tiens tout d’abord à remercier Nantes Métropole et son Président, Jean-Marc AYRAULT, qui nous a fait l’honneur d’accueillir ce colloque national, ainsi que l’ensemble de l’équipe d’organisation qui a contribué à son succès : le service Solidarités de Nantes Métropole et IDEAL Connaissances qui anime le Réseau Gens du Voyage au service des collectivités.

Je souhaite adresser des remerciements particuliers à Monsieur le Président de la Commission nationale consultative des gens du voyage, le Sénateur Pierre HERISSON, pour nous avoir ainsi éclairés sur le contenu de sa future proposition de loi, ainsi que l’ensemble des intervenants pour la pertinence de leurs propos et la richesse des échanges qui ont suivi. 

Originalité du colloque, la représentation théâtrale de la compagnie « D’ici ou d’ailleurs » a permis, grâce à son format d’échanges innovant, de faire réfléchir chacun sur ses pratiques et préjugés. Dans la même optique, les expositions de l’association Tissé Métisse sont le fruit du travail méticuleux de médiation interculturelle mis en œuvre sur le territoire nantais.

 

Représentation D'Ici ou d'Ailleurs

La loi fondatrice du 5 juillet 2000 se doit d’être complétée, d’être rénovée. Celle du 3 janvier 1969 abrogée. Si la loi Besson de 2000 reste le cadre essentiel de la politique d'accueil des voyageurs, celle ci doit évoluer et s'adapter aux nouvelles réalités de mode de vie des nomades et de capacités des collectivités locales. Le vieillissement de la population, l'allongement des études, l'exigence de participation démocratique, la multiplication des sédentarisations sont autant d'enjeux nouveaux que le dispositif législatif doit intégrer.
La spécificité du mode de vie des voyageurs doit être pleinement reconnue, sans qu’ils soient victimes de différences de traitement quant à l’accès aux droits, notamment aux droits sociaux et civiques.

La poursuite de la création des aires d’accueil manquantes, la prise en compte des besoins de sédentarisation de nombreux voyageurs, à travers la mise en place de dispositifs d’habitat adapté, la suppression de l’obligation de détenir un titre de circulation, constituent, nous l’avons maintes fois dit, la direction urgente que la politique nationale en faveur des gens du voyage doit prendre à l’avenir.

L’avenir, il réside aussi dans celui des jeunes voyageurs. Et il ne peut passer que par leur intégration durable dans l’école républicaine : en permettant la double inscription dans l’enseignement de droit commun et au CNED, en localisant les aires d’accueil à proximité des établissements ou en les faisant desservir par les transports scolaires.  Il me semble que ces préalables sont indispensables à la bonne intégration des jeunes générations dans la République, et à leur adhésion à ses valeurs.

Cette journée nous a permis de poursuivre la réflexion vers la modernisation du dispositif législatif d'accueil des gens du voyage. Nous suivrons avec attention les évolutions à venir, pour que la compréhension mutuelle soit au coeur des actions de chacun de nous professionnels, associatifs et élus.

Je vous remercie.